Et si pour commencer…
La cocotte-minute fut en son temps, une révolution pour accélérer la cuisson des aliments. (Inventée par Seb en 1953 !)
On gagne en puissance, on gagne en efficacité !
Sauf que, cette cuisson aussi performante soit-elle demande une attention particulière.
En effet une cocotte-minute lorsqu’elle atteint son point maximum de pression doit pouvoir libérer cette pression au risque d’exploser.
Une cocotte-minute qui explose entraine nécessairement des dégâts plus ou moins graves et complétement incontrôlables.
Parfois, nous ressentons un sentiment de surchauffe qui nous conduit à exploser et à générer des brûlures sur soi et sur les autres.
Parfois, nous ressentons un sentiment de surchauffe qui nous conduit à imploser et à nous brûler de l’intérieur.
Comment libérer cette pression qui nous empoisonne de manière sécurisée sans risquer de se blesser et de blesser qui que ce soit ?
Comment retrouver les outils pour réguler la cuisson de notre nourriture et celle de nos interactions ?
En examinant ensemble ces situations, on peut se sentir soulagé et mieux s’outiller pour la suite…
Que fait-on, le plus souvent, lorsqu’on sent un petit caillou dans sa chaussure ?
On soupire…
On le traite par le mépris…
On secoue son pied…
Et parfois, ça suffit.
Que fait-on lorsque de nouveau le petit caillou revient ?
On soupire un peu plus…
On se dit qu’on ne va pas se laisser retarder par ce maudit caillou…
On secoue son pied un peu plus fort…
Et puis, ça peut durer 1 fois, 2 fois, 3 fois, ….
On ne fait plus les comptes et on ne se rappelle plus quand c’était la fois précédente.
D’une manière ou d’une autre, on a tous fait l’expérience de devoir s’arrêter bon an, mal an pour défaire sa chaussure, la vider et la remettre en place pour continuer son chemin.
Quelquefois, on est déjà un peu blessé ou beaucoup.
Quelquefois, on pense être débarrassé et ça revient.
Le même caillou ou équivalent ?
Un caillou encore plus volumineux ?
Plusieurs cailloux ?
On sait juste qu’on a de plus en plus de mal à marcher.
En thérapie brève, on prend la peine de nettoyer nos chaussures des petits et gros cailloux de façon à retrouver une allure plus agréable, plus confortable.
Lequel ou laquelle d’entre n’a pas été confronté(e) à ce sentiment humiliant d’être injustement traité(e) ? De se sentir dégradé(e), en colère et impuissant(e) face à un élément d’autorité qui nous écrase ?
Un collègue ? Une amie ? L’opérateur de téléphone ? Un membre de sa famille ? Son supérieur hiérarchique ? Un client ? Un automobiliste ou autre quidam ? Son propre enfant ?... Son précieux conjoint ?...
Dans ces cas-là, on tente de s’expliquer, de se « faire comprendre » avec toute notre bonne foi en étant persuadé que justice nous sera rendue. On espère que l’autre va accepter notre version des faits, va nous rendre justice et réparer l’erreur, la maladresse, le disfonctionnement, l’engrenage dont on a été victime.
Au lieu du meilleur, on reçoit le pire : la mauvaise foi, l’accusation, la condamnation…
Quand ce type d’expérience se reproduit trop souvent, on finit par se taire, s’écraser. On se sent encore plus mal. On passe de la colère au désespoir et à l’accablement.
Et on se retrouve piégé : soit je bataille et je perds, soit je renonce et je perds !
Comment trouver une posture qui nous permet d’avoir la souplesse adéquate ? Comment devenir aussi habile et talentueux que le merveilleux personnage de Barbe à Papa ?...
Celui qui sait tellement bien épouser l’environnement dans lequel il se trouve et la forme qui permettra la résolution du problème auquel il est confronté avec ses amis et sa famille?
Il était une fois ...
Une fourmi était adossée à un arbre. Voyant un mille-pattes arriver elle lui demanda : « Mais comment t’y prends-tu pour marcher avec mille pattes ? Cela doit être très difficile ! ».
Le mille-pattes fut surpris de cette question qu’il ne se posait jamais.
« Je ne sais pas dit le mille-pattes. Je marche ; cela se fait tout seul !».
Le mille-pattes se mit alors à réfléchir et à tenter de comprendre l’ordre de ses pattes : par laquelle commençait-il? Quelle était celle qu’i posait ensuite ? Et ensuite ? Et ensuite ?
Très vite, cela le conduisit à se faire croche-p ieds sur croche-pieds et à rester sur place.
Le rapace qui observait la scène fut ravi d’attraper sa proie aussi facilement...
C’est une histoire très connue, utilisée par nombre d’entre nous, en hypnose ou en thérapie brève.
Emmanuelle Piquet la raconte lors d’une de ses vidéos sur Youtube. Elle y expose avec brio les situations cruelles de cours de récréation dans lesquelles nos enfants peuvent se sentir démunis.
D’autres situations, au travail avec des administrations ou autres peuvent nous amener à nous sentir comme ce mille-pattes qui a perdu l’usage de ses mille merveilleuses pattes !
Très souvent, lorsqu’on se sent mal au travail, dans sa vie de couple, en tant que jeune parent, ou dans sa vie en général, on se dit qu’il n’y a pas de quoi, qu’on ne devrait pas que d’autres sont beaucoup plus malheureux que nous.
C’est à ce moment-là que l’on ressent cet effet double peine : j’ai mal et j’ai mal deux fois car je ne devrais pas avoir mal.
Un autre aspect de cette double consiste à tenter de ne pas penser à quelque chose qui nous blesse, nous fait peur, nous afflige.
Or, “ne pas penser à quelque chose, c’est y penser deux fois plus!”
Vous avez peut-être déjà fait l’expérience amusante suivante :
Si je vous dis, ne pensez-pas à un éléphant rose… Que se passe-t-il?
Il est donc vain d’imaginer décider de cesser de penser à quelque chose.
L’approche de la thérapie brève permet de ré-organiser les moments utiles où il est avantageux de considérer ce qui nous gène afin de libérer les autres tranches de notre vie.
Il existe un livre très plaisant à feuilleter qui s’appelle l’Art en bazar.
Son auteur, Ursus Wehrli, s’amuse à déconstruire et reconstruire des œuvres d’art de façon très minutieuse et très joyeuse.
Si vous en avez envie, allez regarder comment il transforme les tableaux suivants et d’autres : la mansarde de Vincent Van Gogh, ses tournesols, ou l’autruche de Pablo Picasso, ou le tableau plus abstrait de Paul Klee ou le combat de carnaval et carême de Peter Brughel l’Ancien…
J’aime cette idée d’inventer une œuvre différente avec les mêmes ingrédients.
Ce sont ces images que j’utilise sur mes cartes de visite.
Tout comme, on peut rester soi-même en utilisant nos atouts, nos qualités, nos particularités d’une manière différente lorsque cela nous semble plus utile.
C’est ce que nous pourrons faire ensemble.
Les regrets font partie des problématiques que nous comprenons tous et auxquelles nous sommes -par bonheur- confrontés !
En effet, les regrets sont le signe de notre réflexion, de notre éthique, de nos doutes et questionnements face aux évènements de la vie.
Celui qui traverserait la vie sans se poser de questions serait un personnage doté de certitudes, sûr de lui jusqu’à être effrayant.
Certainement, ni aimable, ni aimant.
Parfois envié, rarement aimé.
Qui n’a pas regretté une parole, un comportement, un choix, des circonstances ou autre ?
Quelquefois cela peut devenir une source de stress sans fin, de rumination, de culpabilité et de colère contre soi-même.
Comment traiter stratégiquement un regret ?
C’est une visite du passé avec les yeux du présent.
Si nous prenons la peine de relire cette situation passée avec les yeux du passé, nous nous rendons très vite compte que les informations qui étaient les nôtres à ce moment-là nous ont conduit à agir ainsi.
Comment aurait-il été possible de prédire ce que cela déclencherait ?
Il y a même de fortes chances pour que vous réalisiez que dans la même situation avec les mêmes éclairages, vous choisissiez à l’identique.
Faites le test :
Au moment où les choses se sont passées …
La réponse est souvent : probablement ou évidemment la même chose.
Louis XVI et Marie-Antoinette ont dû se mordre les doigts d’avoir tenté de s’enfuir lors de la nuit de Varennes, fuite avortée qui a conduit à leur embastillement et à leur exécution.
En tant que re-lecteurs ou ré-écrivains de l’histoire de France, nous qui connaissons le dénouement tragique pour eux, savons que c’était la pire idée du monde.
Au moment où leur choix fut pris, la famille royale pensait que c’était la meilleure idée pour se protéger des révolutionnaires.
A près ils ont certainement regretté ce choix…
D’une manière ou d’une autre, cette question de la réparation est essentielle.
Parfois c’est possible et parfois non.
Possible de réfléchir à transformer, défaire, refaire, quelque chose que nous aurions mal fait.
Possible de présenter nos excuses à quelqu’un que nous regrettions d’avoir traité de manière inadéquate.
Dans ces cas de figure, en y réfléchissant et en se préparant, c’est plutôt simple.
Parfois, c’est impossible de réparer directement : la personne impliquée n’est plus là ; le contexte est autre ; c’est trop tard !
Dans ces cas-là, il est avantageux d’utiliser cette expérience pour faire différemment grâce à cet apprentissage.
Faites le test :
Qu’est-ce que je regrette ?
Puis-je réparer ?
Oui : de quelle manière ?
Non : comment ferai-je différemment dans un cas de figure similaire ?
S’endormir calmement, et une pensée vient bouleverser le sommeil que j’allais trouver.
Cette pensée, si petite, mais si inconfortable. Soudainement, le sommeil me manque, l’angoisse arrive. Je la connais, elle est là depuis si longtemps. Elle est minuscule, si petite que mes proches ne savent même pas qu’elle existe, je refuse de lui donner de l’importance, pourtant elle régit ma vie, elle s’immisce dans mon quotidien et m’empêche parfois de sourire, de vivre.
J’ai choisi, un jour, à l’aide de ma thérapeute de la nommer.
Je l’ai appelée : mon petit démon. C’est mignon non ?
Mon petit démon, il est à moi, il fait partie de moi.
La thérapie brève m’a appris, non pas à le faire disparaitre, mais à l’apprivoiser.
Ce petit démon, si coquin, si chipie, qui choisissait toujours de me pourrir la vie, au mauvais moment, au mauvais endroit.
Aujourd’hui, après 7 séances de thérapie, de travail, je l’ai dompté, je décide quand il vient, quand il repart. J’ai choisi les moments que je lui laisse dans ma vie.
Il fait partie de moi, mais je suis, seule, maitre de mon esprit, de mon corps, …et de mon sommeil !
Parfois il est difficile, angoissant, voire douloureux de s’exprimer.
Lorsque ce que nous avons à dire n’est pas confortable : une rupture - de contrat, d’engagement - une annonce difficile, quelque chose de désagréable, prendre la parole est encore plus compliqué.
Cette épreuve est souvent majorée lorsque la personne à qui nous devons nous adresser ne fait pas partie de notre cercle de confiance, de bienveillance. Néanmoins, même avec ses proches, c’est parfois délicat.
Comment faire ?
Et si le Sandwich était la solution…
Ce sandwich, si bon, si simple : une tranche de pain moelleux, brioché et sortie du four, une tranche de jambon si fine, et une nouvelle couche de ce pain délicieux.
Annoncer à ma sœur que je ne pourrais pas être présente pour sa thèse. Comment faire ?
Je vais lui préparer un sandwich : cette annonce est la fine tranche de jambon.
Pour qu’elle ne soit pas indigeste, pour qu’elle soit agréable à entendre, à manger, je vais l’enrober de ces deux tranches de pain merveilleuses.
Ces tranches de pain seront l’occasion de lui montrer, à elle, à mon patron, à cet inconnu, que je le considère.
« Ma sœur chérie, je suis certaine que le travail que tu as effectué est à la hauteur de ces années d’études intenses auxquelles tu t’es consacrée (PAIN). Je serai absente ce jour où tu vas célébrer cet aboutissement (JAMBON). Cependant, j’ai hâte de pouvoir fêter cela avec toi (PAIN). »
Le pain enrobe, sublime nos sandwichs.
Le pain sera l’élément essentiel dans ces annonces compliquées.
Le jambon ne se sentira même pas au milieu de celui-ci, si moelleux et gouteux.
A vous !